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Surf coaching 16/06/2022

Apprendre le surf avec un coach

De la manière la plus succincte possible, je vais présenter les différentes étapes pédagogiques d'un cours de surf. Elles vont permettre à l'élève surf de devenir autonome puis d'améliorer son niveau technique.

Bien sûr, tout dépend de la qualité du professionnel qui vous accompagne, tant il est vrai que les supports pédagogiques ont peu évolué dans les formations et sont restés désespérément creux dans la presse spécialisée. Un bon moniteur de surf n'est pas forcément un champion de surf, c'est quelqu'un qui a été débutant comme vous et qui a analysé chacune des étapes de son apprentissage, décortiqué la technique, affûté son sens de l'observation pour créer une pédagogie qui lui est propre et qu'il saura adapter au niveau de chacun.
 
Certes, l'assiduité dans la pratique est un facteur de progrès important, toutefois, le petit coup de pouce d'un coach sportif va permettre d'accélérer la progression, là où le surfeur serait resté bloqué des années, à cause d'un détail en apparence anodin.
 
Je ne vais pas livrer tous mes petits secrets mais énumérer la chronologie de l'apprentissage. Le renforcement physique nécessaire à l'apprentissage avancé se fait naturellement, dans le cadre de la pratique. Évidemment, l'élève qui a déjà un vécu sportif et aquatique dépassera plus vite la première phase d'apprentissage.
 

Les étapes en surf

 
Chaque palier conduit le surfeur à se frotter à un environnement qui se complexifie. Attraper la mousse au bord, ou ramer pour aller chercher les vagues au large ne présentent évidemment pas le même degré de difficulté. Aussi, brûler l'une de ces étapes conduit inévitablement à l'échec ou à de longues phases de stagnation. Patience et persévérance sont les plus grandes qualités du surfeur.
 

Phase 1 : les bases




Apprentissage des gestes et des postures de base du surf, elles permettent de glisser équilibré sur sa planche tout en ayant une mobilité optimale :
  • Le milieu marin, savoir se placer dans la zone adaptée à son niveau, évoluer dans une zone trop difficile ne permet pas de progresser, utiliser la planche adaptée, thèmes évoqués dans un précédent article.
  • Les règles de base qui garantissent la sécurité du pratiquant ainsi que des autres surfeurs, on se souvient de la scène de Brice de Nice.
  • La position d'équilibre allongée, les clefs techniques pour trouver la bonne position quelle que soit la planche utilisée.
  • La prise de mousse et la position optimale des mains à plat sur la planche : il est consternant, depuis 20 ans, d'entendre répéter dans les formations au brevet d'état de surf que les mains doivent être placées sous les épaules !!
  • Le redressement le plus dynamique possible, selon ses capacités : pourquoi poser le genou quand fluidité et souplesse sont les clef d'un redressement efficace, et que la personne a les capacités de le faire !
  • Techniques de base pour conserver la vitesse, et donc la glisse et l'équilibre, jusqu'au bord.
  • La prise de direction en utilisant le regard et le haut du corps. Le bras avant, et plus précisément sa main, servent au surfeur de viseur.
 

Phase 2 : les vagues

 

  • L'apprentissage de la rame et des manœuvres directionnelles au large, passer la barre, se retourner rapidement, etc. : là-aussi, certains surfeurs et professionnels vous diront qu'il faut serrer les doigts pour ramer, c'est n'importe quoi. Se référer à cet article de Surf Prévention sur les techniques de rame.
  • Le take-off en haut de vague, dans de petites conditions tour d'abord, tout droit puis légèrement en travers : lecture des vagues, timing, rapidité d'exécution comme clefs de la réussite.
  • Lire le sens du déferlement puis réussir à longer les vagues, de préférence dans le bon sens !
 

Phase 3 : la prise de vitesse ondulatoire

 

  • Adapter sa trajectoire au déferlement de la vague pour réussir à la surfer jusqu'au bout : coordination des phases de flexion et de poussée sur les jambes (vitesse), avec le haut du corps dont le rôle est essentiellement directionnel.
  • Maîtrise de la prise de vitesse ondulatoire : flexion dans la descente, poussée sur le rail pour effet planant remontant, avec alternance rail/plat de la planche. Une prise de vitesse efficace joue avec la hauteur de la vague.
  • Apprentissage du canard, si le volume de la planche le permet : il va sans dire qu'une planche qui flotte beaucoup aura du mal à s'enfoncer sous l'eau. Il y a là une double difficulté, technique, mais aussi d'analyse du milieu. Il faut savoir jauger la vitesse avec laquelle la vague ou la mousse arrive sur vous pour être en mesure de déclencher le canard au bon moment.

 

Phase 4 : les manœuvres 

 


Le surfeur a appris les bonnes positions du corps, les gestes sont devenus des réflexes qui lui permettent de réagir plus vite dans la vague, son vécu lui permet de mieux lire et anticiper les variations du milieu, il peut maintenant développer les habiletés fines qui lui permettront de réaliser les figures ou de les mieux maîtriser.
 
  • Pour accéder à cette étape, le surfeur a développé des capacités physiques et techniques qui lui permettent d'utiliser une planche un peu moins volumineuse. Mais pas forcément car la clef des manœuvres se trouve dans la vitesse générée, aussi est-il possible de faire un roller avec un longboard. Réduire la longueur de rail permet néanmoins de raccourcir les trajectoires et de serrer les virages plus facilement.
  • Laisser finir les trajectoires pour un meilleur rayon d'action dans le bottom turn, accepter de viser la plage dans la descente, avec pour objectif des virages plus serrés, une plus grande verticalité de l'angle d'attaque de la planche.
  • Le rentry en fin de vague, première initiation aux manœuvres en haut de vague : l'acquisition de la vitesse + la capacité à diriger la planche où je veux + la maîtrise de la poussée sur les jambes en bas de vague = la planche va s'appuyer et pivoter sur la mousse ou la lèvre de la vague.
  • Maîtrise du pivot en haut de vague : anticipation de la rotation regard bras + transfert d'appui sur l'avant  = roller. La difficulté étant de ne pas couler l'arrière (poids trop sur l'arrière dans la phase de pivot) et de planter le rail par manque de vitesse, mauvais transfert d'appui ou rotation trop tardive du buste.
  • Savoir alléger sa planche, avoir des appuis prolongés, va permettre d'apprendre de changer de rail, pour revenir vers la mousse lorsque la vague ramollit : manœuvre de replacement qui préfigure l'apprentissage du cut back.
  • Le floatter est techniquement plus accessible car la trajectoire est moins serrée que pour le roller, cette figure nécessite surtout une bonne lecture de la vague et reprend les habiletés techniques nécessaires aux figures pré-citées. Attention, par manque de vitesse ou d'anticipation pour déclencher la redescente, que la planche ne vrille pas sous les pieds, ce qui peut se solder par un coup dans les côtes.
  • La clef de la réussite pour l'aérial : vitesse + capacité à viser le point en haut de vague qui servira de tremplin + allègement-poussée en haut de vague (nécessité de s'être à nouveau regroupé en haut de vague) + viser un point un peu plus haut pour prolonger le pivot amorcé dans la poussée + transférer le point sur le pied avant + être suffisamment relâché en bas de vague pour absorber le choc de l'atterrissage et l'accélération de la planche (souvent, le surfeur chute en arrière).
  • Plusieurs éléments clef pour que le surfeur réussisse à tuber : il lui faut deviner qu'à tel endroit, la vague va former un tube, en lisant les variations de creux dans la face de la vague ; ensuite, il doit posséder des mouvements techniques réflexes afin d'adapter spontanément sa trajectoire, mais aussi sa vitesse, et se placer ainsi dans la poche au moment où la lèvre jette en avant. Il existe des techniques pour freiner afin de n'être pas trop en avance, et d'autres pour accélérer dans le tube, puisqu'un tube validé doit recouvrir le surfeur et le voir ressortir.
  • Il existe d'autres manœuvres ou variations, telles que le tail slide : le surfeur transfère tout son poids sur la jambe avant et tend la jambe arrière pour faire déraper le tail de la planche. Le centre de gravité vient ainsi plus vers l'avant de la planche, ce qui permet de faire déjauger les dérives. 

 

Surf coaching

La technique de l'activité

 


Nous avons survolé le volet technique classique des étapes de l'apprentissage : 
 
  • Sur la plage en observation du milieu et par la mise en place de consignes adaptées aux conditions du moment. Dans un cours de surf, c'est souvent l'océan qui donne le thème de séance.
  • Et dans l'eau, par un travail de réadaptation posturale constante, due aux variations incessantes du milieu (chaque vagues est différente, les conditions changent avec la marée), et de répétition des gestes techniques.

 

Un coach sportif se servira aussi des apports de la photo et de la vidéo pour que le surfeur, en se voyant, puisse mieux comprendre les correctifs et objectifs pédagogiques.
 

Le training hors de l'eau

 
Toutefois, sauf à vivre dans un pays tropical, le surfeur, même lorsqu'il est pro, se heurte fréquemment à des conditions climatiques qui ne lui permettent pas de s'entrainer. 
 
Quel que soit le niveau du surfeur qui désire apprendre, il lui est recommandé de pratiquer des sports, sur supports non mouvants, afin de répéter des gestes techniques et d'explorer toute la palette de ses habiletés motrices. Chaque vague étant différente, il est en effet presque impossible de répéter exactement le même geste pendant un laps de temps donné.
 
Pour les longues périodes d'hiver, pendant lesquelles la plupart des surfeurs vont moins fréquemment à l'eau, une activité complémentaire permettra de rester en forme mais aussi de travailler l'endurance, de conserver le tonus musculaire et d'améliorer la souplesse. Certains classiques, tels que la course à pied, la natation, le yoga, les sports collectifs de ballon, les arts martiaux, le taichi.
 
D'autres moins connus mais qui combinent tout ce dont a besoin un surfeur pour être performant, c'est le cas du tai chi chuan : le Ki Surf permet ainsi de travailler sur le relâchement, l'amplitude des mouvements, la souplesse et la coordination. Plus longtemps le corps reste détendu, plus fulgurante et explosive sera l'action du muscle. Cela allié avec une bonne utilisation du souffle, un bassin souple et mobile, des transferts d'appui fins et progressif, en situation de retour à l'eau, le surfeur n'en sera que plus efficace.
 

 

Les valeurs du surf

 
La volonté de parfaire son surf ne doit pas faire perdre de vue certains aspects élémentaires de la discipline : le surf est un sport de nature, l'élément océan conduit ainsi le surfeur à repousser sans arrêt ses limites.
S'il choisit la compétition, il peut en outre vouloir se dépasser en se mesurant à ses confrères. Toutefois, lorsqu'il s'entraîne, il doit respecter les autres surfeurs, amateurs, en présence dans l'eau. Leur prétention à s'améliorer ne doit pas être dépréciée sous prétexte qu'ils ne participent pas aux compétitions.
 
S'entrainer ne doit pas devenir l'excuse et le prétexte pour être un con à l'eau, certains coachs insistent à présent là-dessus, ce qui n'a pas toujours été le cas : on ne se jette pas comme un possédé sur toutes les vagues, sans tenir compte des autres, parce qu'un trépied photo est posé sur la plage.
 
Second point, l'humilité dans la progression, le surfeur ne devrait pas oublier qu'il a été débutant lui aussi, et que dans certaines conditions hostiles, l'océan saura le remettre à sa place. Par ailleurs, et c'est une loi universelle de l'apprentissage, même un surfeur, ou un coach, de très bon niveau trouveront toujours matière à parfaire leur technique ou leurs connaissances.
 
Changer de spots, de destination surf, de supports de glisse permet par ailleurs de progresser en multipliant les expériences de glisse et en sortant de sa zone de confort. Et de comprendre que c'est dans l'ouverture et le partage que l'on apprend le plus, et non pas en fermant la porte de son spot ou les frontières de son pays.
 

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