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Surf coaching 16/06/2022

La météo du surf

Les conditions atmosphériques à l'usage du surfeur landais

Extrait de la conférence tenue par le Professeur Pancake, éminent spécialiste de la géopolitique du surf, dans un hall d'aéroport sud américain, le 18 décembre 2012.


Pour illustrer mon propos, je vais décrire la semaine type d'un surfeur : de son réveil à son coucher, comment le surfeur, en analysant les éléments qui l'entourent va pouvoir se mettre en situation de surfer les meilleures vagues au meilleur moment !!

 

Avec l'usage d'internet et la multiplication des sites de prévision surf, le surfeur a quelque peu désappris la météorologie, tentons donc de nous réapproprier quelques connaissances de base.

 

Première règle, eau ou air, ce qui est froid est lourd : création des effets de vase communicants que sont les courant marins et aériens.


Le Gulf Stream est généré par le courant équatorial nord et le courant de Floride qui sort par le Golfe du Mexique. Près des côtes de l'hémisphère nord, les variations saisonnières de température sont importantes, parfois de 15° et sont dues au rayonnement solaire à la surface. Toutefois, au Portugal et au Maroc, dont les côtes sont léchées directement par le Gulf Stream, les températures ne varient presque pas, de 15 à 22°, tout au long de l'année.
Dans le sud des Landes, à titre de comparaison, l'eau va descendre à 12° en janvier et atteindre un pic de 24° au mois d'août, sauf phénomènes extrêmes. En remontant sur la Gironde, cet écart se creuse puisqu'en hiver, la température de l'eau en surface peut descendre à 9°.

 

Force de Coriolis : dans l'hémisphère nord, toute particule en mvt est déviée vers la droite, sens des aiguilles d'une montre (inverse ds l'hémisphère sud). Hémisphère nord, les courant ascendants anticycloniques tournent à droite et les dépressions à gauche.

 

1. Comprendre une carte isobarique :

 

Basses (dépression : air lourd qui descend) et hautes pressions (anticyclone : air léger qui monte) à la surface de la terre, matérialisées sur les cartes par des formes aux spirales plus resserrées pour la dépression et plus écartées pour l'anticyclone. Dominante vent d'ouest aux latitudes tempérées : l'air froid passe sous l'air chaud créant un système rotatif, la ligne de front est la ligne de rencontre entre ces deux courants qui de densité différente ne peuvent se mélanger.

 

 

Comment lire une carte isobarique : lignes où la pression est la même, permettent de visualiser à plat la forme et la localisation des champs de pression.

Pression moyenne: 1015 Mb (millibars)

Haute pression : 1035 Mb (anticyclone) forme de patate avec des vents qui tournent dans le sens de coriolis, ici donc sens de la montre. Vents plutôt faibles.

Les dépression, basses pression : de 948 (ultra-creux) à faible (1010-1000), de moyenne (980-1000) à forte (960-980 Mb). Le vent est l'air qui se déplace des anticyclones vers les dépressions, le vent "coule" comme dévalant une pente. Le vent s'y déplace dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Forme d'oignon plutôt circulaire.

Plus les isobares sont serrés, plus la pression est élevée et les vents forts, soufflant presque parallèlement aux isobares.

 

2. Le rôle des basses pression dans la formation des vagues

 

Le vent souffle sur une étendue d'eau créant un phénomène de friction qui crée des rides à la surface de l'eau, elles se dispersent dans le sens du vent. Des satellites ou des bouées marines (Gascogne Ouest Arcachon Buoy) mesurent la hauteur des vagues par la moyenne du tiers des vagues les plus hautes.

 

Il n'est pas nécessaire d'avoir une étendue d'eau très grande pour générer des vagues : mers et lacs ont ainsi des vagues.

Générées par le vent, c'est la gravité terrestre qui entretient les "ondes de gravité de surface"... les rides et ridules partent de manière chaotique et finissent par se rassembler, se consolider, les ondes les plus courtes s'effacent pour aller consolider les plus longues.

Quand les vagues sortent de la mer du vent, elles deviennent de la houle, peu visible en surface, des ondes qui vont mourir en atteignant une côte. Voyage qui peut durer 12 jours sur 15.000 km dans le Pacifique.

 

Données essentielles :

La hauteur (distance entre la crête et le creux)

La longueur d'onde (distance horizontale entre deux crêtes)

La période est le temps entre deux crêtes / la célérité est la vitesse de l'onde 

 

 

 

3. Phénomènes exceptionnels qui bouleversent les tendances saisonnières et génèrent de fortes houles

 

 

El Nino = réchauffement anormal de la surface du Pacifique Ouest au moment de Noël avec pour conséquences des changements de pression atmosphérique entrainant sécheresses, inondations, cyclones, glissements de terrain, blanchissements de corail... réchauffement qui dépasse 0,5°C... accroît l'intensité des houles dans le Pacifique Nord (janvier 1998)... L'Europe est peu affectée par le phénomène. Le niveau global des océans augmente alors de 1 cm.

Phénomène s'inverse ensuite : El Nina.

 

Les tempêtes tropicales ou cyclones sont des perturbations atmosphériques de la ceinture tropicale : appelés cyclones dans l'océan indien et en Australie, ouragans en Atlantique et typhons en Asie, ces perturbations de 600 à 2000 km de large peuvent durer de 4 à 31 jours.

 

 

Prévoir la houle

 

Il y a la méthode traditionnelle qui consiste à regarder les cartes isobares, consulter les bouées marines, données satellitaires. A présent, des sites internet interprètent à la place du surfeur les données satellites et marines. Pour plus de justesse, le surfeur peut croiser toutes ces données et avoir une vision assez juste des conditions des 7 prochains jours.  

 

Quelques sites de prévision météo surf, il en existe bien d'autres :

 

Yadusurf

 

Windguru

 

Cartes marines sur le net :

 

Site météo de la navy

 

Pour prévoir la hauteur réelle des vagues, il faut tenir compte de l'orientation de la houle mais aussi de sa période. Au dessus de 10 secondes de période, une houle indiquée à 1 mètres pourra faire plus. Au contraire, une houle de 5 secondes de période pourra être revue plutôt à la baisse et sera courte et poussive. 

Lorsque la période est longue, la houle sera large et puissante, c'est le cas de la plupart des swells hivernaux sur la côte landaise. 

 

Il faut aussi tenir compte de phénomènes saisonniers et de particularités géographiques  

 

1. Le vent local : thermique

Généralement, en période stable, on observe une alternance vent de terre le matin et vent de mer l'après-midi. La nuit, la terre se refroidit plus vite que la mer, l'air refroidi au sol est happé vers la surface de l'océan qui a généré un air chaud qui s'élève vers le ciel (effet de vase communiquant).

Quand le soleil a bien chauffé le sol, le phénomène s'inverse souvent aux alentours de midi, l'air chaud terrestre monte et l'air marin prend sa place en se rabattant vers la côte. En nord-ouest sur la côte atlantique.

En France, côté océan, les vents dominants sont des vents océaniques de nord-ouest.

 

Comportement du vent en scénario dépressionnaire : le vent de sud annonce l'arrivée d'une perturbation, il se met ouest au passage de celle-ci puis nord-ouest en traine de dépression. 

 

L'hiver se caractérise par une dominante de vents océaniques générés par le passage incessant de dépressions près des côtes tandis que les autres saisons plus anticycloniques bénéficient des brises off-shore matinales et de quelques journées entièrement off-shore. Un ciel tollé (couverture nuageuse fine) assure souvent une continuité de l'off-shore toute la journée tandis qu'un éclaircissement trop brutal aura tendance à réchauffer le sol et créer l'arrivée du vent d'ouest thermique. 

 

Hors, une des règles universelles du surf veut que la qualité des vagues soit optimale par vent off-shore !!

 

2. La zone de Capbreton et Hossegor bénéficie d'un micro-climat et d'une topographie unique

 

Les dépressions qui s'accrochent aux montagnes et lessivent le Pays-Basque épargnent souvent le sud des Landes et le thermique se lève généralement plus tôt au dessus de Vieux-Boucau.

 

Le plateau continental s'étire au large jusqu'à 200 mètres de profondeur et n'a que 0,2% de pente jusqu'au talus qui marque une cassure nette, il peut s'étendre sur 65 km. Cette pente progressive fraine la houle. Dans les îles du Pacifique où le plateau continental est souvent inexistant, la houle vient heurter le rivage avec puissance car elle n'a pas perdu sa vitesse.

 

 

 

Un phénomène un peu similaire se produit à Capbreton et Hossegor grâce à la présence du Gouf, une faille sous-marine qui prend naissance à seulement 300 mètres du trait de côte, en face de l'embouchure du port. 

 

 

 

Sa proximité explique sans doute un phénomène similaire à celui observé dans les îles, à savoir que la houle rencontre tardivement le plateau continental et conserve ainsi sa vitesse, génèrant des vagues puissantes qui forment des tubes. Ainsi le célèbre spot de La Gravière à Hossegor, ou celui de La Piste à Capbreton.

 

Toutefois, le spot le plus dangereux du monde devient inoffensif selon la marée ou par petite houle.

 

3. Le trait de côte offre des spots de surf variés

 

Prenons l'exemple de Capbreton, Hossegor, Seignosse. Par grosse houle, il existe des plages où les vagues seront deux à quatre fois moins grosses, voire inexistantes selon l'orientation de la houle.

 

Ainsi la plage Sud de Hossegor, où la houle, cassée par le banc de sable de La Nord, est généralement petite. Ou encore les spots de Capbreton tels que la Centrale, le Prévent ou le Santocha qui sont protégés du gros des vagues par l'estacade (jetée du port) et par des digues rocheuses.

 

Les plages de Seignosse reçoivent plus de houle que Capbreton car les houles viennent généralement du nord ouest ; par conditions minuscules, c'est le dernier refuge des vagues. A taille égale, les vagues de Signosse, en s’essoufflant sur des bancs de sable plus étendus et bénéficiant de l'éloignement du Gouf, génèrent des vagues plus môles qu'à Hossegor et Capbreton (à l'exception de La Sud).

 

 4. Le bon spot à la bonne marée

 

En surf, l'heure c'est l'heure, certains spots vont ressembler à un lac puis deux heures avant la marée basse commencer à former de bonnes vagues. Deux kilomètres au nord, au même moment de la marée, les vagues vont fermer en barre et présenter peu d'intérêt mais commencer à dérouler à la perfection sur le montant en venant sur les bancs du bord.

 

Toutefois, une des particularités des bancs de sable tient dans le fait qu'ils bougent constamment. Sans faire régulièrement le tour des spots, il est difficile de savoir sur quelle plage déferlent les meilleures vagues et à quel moment de la marée. C'est l'occasion de découvrir parfois une vague peu fréquentée, jusqu'à ce que les grandes bouches n'aient éventé l'affaire.

 

Bien sûr, les webcam ont démocratisé le surf en permettant d'observer les conditions depuis son canapé. Elles ne garantissent pas qu'une fois monté dans sa voiture, le vent n'ait tourné, le spot se soit rempli de monde ou qu'un coefficient de marée trop fort n'ait transformé une vague parfaite en une vague qui ferme ou qui disparaît. Les webcam sont donc un outil à courte vue.

 

De manière générale, le plan d'eau supporte mieux le vent océanique à marée haute, les vagues sont moins déformées pour peu que le spot fonctionne avec de l'eau.

Pour prévoir sa session de surf, il faut donc croiser les prévisions météorologiques avec la connaissance du terrain. Pour se faire, un ami surfeur ou une école de surf pourront aider le surfeur en terre inconnue et lui faire gagner un temps précieux !

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