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Surfers brain 23/06/2022

Adam et Eve croquent la vague sur Instagram, part 2

Adam et Eve croquent la vague sur Instagram, part 2

 

Babel Label

 
Les grands groupes hôteliers, les entreprises les plus écovores font du greenwashing. Les producteurs de pesticides eux-mêmes se prétendent respectueux de la nature !!
 
Au détour d'un sentier au Ghana, à 250 mètres d'un authentique écolodge, je suis ainsi tombé sur des bouteilles vides de Glyphosate de la marque Arysta, une entreprise française, abandonnées à même le sol à l'ombre des plantations d'hévéas.
 
Sur la page web d’ARYSTA Lifestile (« Arysta, acteur majeur du marché phytosanitaire français »), on peut lire que le site de Noguères est certifié QSE (Qualité, Santé-Sécurité et Environnement) : 

« Arysta LifeScience est membre de l'UIPP (Union des Industries de la Protection des Plantes)... À travers cet engagement, la société soutient une agriculture moderne, innovante et respectueuse de la santé et des ressources naturelles, afin d'assurer une production durable des cultures françaises ». 
 
En effet, tuer toutes les plantes pour n'en préserver qu'une seule (monoculture), du point de vue d'un esprit malade, peut sembler un acte de protection. Quelle meilleure protection en effet que la destruction du vivant ! 
 
 
Il existe à présent des chartes de qualité pour tout, à tel point que la notion même de label tend à perdre toute crédibilité, tant ces derniers ressemblent à des marqueurs de produits commerciaux. On pense au label "vin bio" qui n'accepte pas en son sein les viticulteurs qui vont trop loin dans leur démarche bio !! D'où l'éclosion de nouvelles appellations telles que "vin naturel".
 
La plupart des labels sont d'ailleurs payants : dès lors, la vertu devient l'apanage de celui qui a les moyens financiers de s'offrir tous les labels disponibles sur le marché. La démarche de qualité du petit producteur est moins visible que celle de la grosse industrie bardée de labels.  
 
Dans la jungle des labels, comment distinguer, parmi ces labels, les démarches sincères de celles qui relèvent avant tout de la stratégie de monopole commercial ou de greenwashing ? Il en va de même dans l'univers du surf, la multiplication des labels et qualificatifs vertueux est un vernis qui ne résiste pas toujours à l'observation des effets dans le champ du réel.

Mais comment aujourd'hui se passer de label ou marque de qualité pour vendre son activité commerciale ? Impossible, car le consommateur est aiguillé vers ces labels, ils sont l'équivalent, dans le monde animal, des marqueurs olfactifs. 
La vertu et le libre marché sont les deux facettes d'une même pièce. Le label développement durable, selon le territoire sur lequel il s'exerce, n'est pas si durable lorsque, à plus ou moins long terme, il va permettre la mise en tourisme effrénée d'une zone protégée.

D'où cette évocation de la tour de Babel, dans laquelle règne la confusion la plus totale, où les mots sont dépouillés de leur sens, où les labels servent parfois des intérêts contraires aux valeurs qu'ils prétendent défendre. 
 

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