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Surf coaching 19/06/2022

Choisir sa planche en mousse

Pour équiper mon école de surf, la Ki Surf School, sont passées entre mes mains au fil du temps de nombreuses planches en mousse, de marques différentes et de qualités variables.


Le débutant en école de surf a longtemps été considéré comme un individu qui, parce qu'il est en phase d'apprentissage, aurait besoin d'une planche sûre (en mousse pour ne pas se faire mal), flottante (pour faciliter l'apprentissage) mais pas nécessairement très performante. 

A présent que l'usage des foam boards tend à se démocratiser et que le nombre de fournisseurs de planches en mousse s'est multiplié, la qualité de ces planches éducatives s'est grandement améliorée. Pour le bonheur des coachs de surf et de leurs élèves. Néanmoins, on trouve encore sur le marché quelques aberrations en terme d'optimisation de la glisse et de manœuvrabilité.
 

 La Foam Board parfaite


Il n'y a pas à tergiverser, pour débuter le surf, une planche en mousse présente de nombreux avantages. Le premier étant bien sûr lié à la sécurité : en effet, avec un revêtement en mousse et des dérives molles, les risques d'accident deviennent quasi nuls. Ainsi, le débutant évolue sans la peur constante de blesser un autre surfeur ou lui-même.

Par ailleurs, si une planche en mousse ne peut atteindre le niveau de performance d'une planche en résine haut de gamme, on trouve désormais des foam boards de très bonne qualité. Et les disparités techniques entre planche molle et planche dure tendent à s'estomper.

A l'image d'une planche dure en résine, la planche en mousse performante combine légèreté et rigidité. Il va falloir ici trouver le bon compromis car la planche légère comme une plume est souvent fragile, à l'image des planches des surfeurs pro, destinées à un usage éphémère le temps de quelques compétitions.

Les planches en mousse les plus résistantes sur le marché, ont généralement deux lattes en bois qui consolident le pain de mousse. En outre, elles sont entoilées avec de la fibre de verre imprégnée de résine, comme n'importe quelle planche de surf. La mousse vient recouvrir l'ensemble pour apporter l'élément sécurité. Si le pain de mousse a la forme adéquate, on a entre les mains la planche idéale pour progresser. Par ailleurs, certaines planches sont équipées de renforts, en mousse plus dense, aux extrémités et sur les côtés de la planche, là où celle-ci s'abîme le plus fréquemment. Les planches 7'oceans sont ainsi pensées pour offrir une qualité de glisse et de sécurité optimums mais presque tous les fournisseurs proposent à présent une gamme mixant résine et revêtement mousse.

D'autres marques de foam boards offrent aussi l'avantage de pouvoir équiper la planche, grâce au système FCS, de dérives plus performantes que les dérives habituellement proposées par les concepteurs de planches en mousse : Catchsurf,  qui pour faire sa promotion, met en scène des surfeurs professionnels exécutant des figures radicales avec des planches en mousse équipées de dérives rigides. Il est vrai qu'un excellent surfeur réussirait à surfer n'importe quelle planche, à tester pour se faire une idée.


A la Ki Surf School, nous cherchons perpétuellement les meilleures planches en mousse sur le marché ainsi que les nouveautés technologiques car nous considérons que le débutant mérite lui aussi un matériel performant.

 

 

Faire la différence entre une bonne et une mauvaise planche

 

La "babouch board" 


Cette planche a été conçue pour éviter d'enfourner le nez de la planche au take-off dans une vague creuse. Le débutant qui rame sur une vague non déferlée, s'il ne se lève pas assez vite, voit le nez de sa planche piquer du nez en bas de vague. Cela fait partie de l'apprentissage : pour réussir à se redresser sans piquer du nez, il faut savoir ramer efficacement, être capable de lire les vagues afin d'arriver au bon endroit au bon moment, puis se lever de manière dynamique en haut de vague.

Une "babouch board" a le nez de la planche tellement relevé qu'il est certes plus difficile d'enfourner qu'avec une planche à la courbure plus modérée mais la planche devient alors un véritable veau de mer : le débutant peine à prendre de la vitesse car la planche pousse de l'eau, il gaspille de l'énergie pour ne réussir à entrer que tardivement dans la vague alors que celle-ci est devenue trop creuse. Il finit donc également par enfourner le nez de la planche.

Une bonne planche, rapide et facile à la rame, est relativement plate. Une planche avec trop de rocker (bananée) est comme un boulet attaché à la patte du débutant.
 

La planche trop plate


Parfois, dans l'usine chinoise où la planche est fabriquée, une petite erreur se produit : les pains de mousse préformés avec une courbure dans le sens de la longueur (rocker) sont introduites à l'envers dans la machine à presser et ressortent donc avec une courbure très contrariée, quasiment inversée. Ce fournisseur va vendre ces planches comme si de rien n'était, c'est vous qui allez payer l'erreur commise en amont. Par délicatesse, nous ne citerons aucun nom.

Or, une planche qui manque de lift à l'avant (le nez de la planche remonte légèrement) ne pardonne aucun erreur et risque planter en bas de vague. Dans la mousse, ça passe, dans les vagues, c'est plus délicat.

Également, si vous achetez une planche d'occasion : si cette dernière a été stockée à plat, au fil du temps par le simple effet de la gravité, il est possible qu'elle soit devenue plate comme une crêpe, auquel cas, elle sera insurfable.
 

La planche d'occasion pliée


Une planche pliée, qu'elle soit en mousse ou bien entoilée avec de la résine, est une planche en sursis. Elle ne va pas tarder à casser en deux. Si on vous la donne ou vous la loue, accompagnez la dans ses derniers instants en lui offrant une glisse ultime.
Si vous la louez toutefois, indiquez sur le contrat de location qu'elle est déjà pliée. On connait des loueurs malhonnêtes (heureusement, ils ne sont pas légion) qui ont exigé du client qu'il rembourse une planche qui était déjà à deux doigts de casser.
 

Trop light pour être honnête


Une planche légère est une planche plus maniable et donc plus performante. Toutefois, excessivement légère, il serait prudent de vérifier sa composition : si elle n'est pas entoilée, que le pain de mousse n'est tenu que par une seule latte en bois et que seul l'enrobage de mousse lui sert de glaçage, elle résistera mal à un usage intensif et risquera de plier dans des vagues un peu fortes.

C'est pareil avec les planches des surfeurs pro, ce sont des planches "jetables", destinées à un usage éphémère car on a privilégié la légèreté au détriment de la solidité.
 

La planche qui buvait de l'eau


Certaines planches en mousse prennent l'eau au niveau des inserts de dérive, qui ne sont pas étanches. Ainsi, au bout de quelques sessions, la planche neuve pèse comme si elle avait fait la guerre du Viet Nam. Or, une planche lourde a plus d'inertie, tourne moins facilement et a un effet moins agréable quand elle vous retombe sur la tête.

De plus, la latte imbibée d'eau fragilise le pain de mousse qui, à l'usage, va finir par casser en deux.
 

La planche shapée à la hache


En réalité, une bonne planche en mousse a les mêmes propriétés qu'une bonne planche en résine. Il y a des shapes qui fonctionnent et d'autres non. Par ailleurs, la planche doit être adapté au gabarit et au niveau du surfeur, ainsi qu'aux qualités de vagues qu'il se destine à surfer.

Les planches hybrides essaient de concilier les propriétés du mini-malibu avec l'apparence du shortboard pour un effet généralement catastrophique en terme de glisse (vitesse et manœuvrabilité). Les planches faciles à surfer sont relativement plates, de forme arrondie et non effilées, avec des rails assez doux pour faciliter les passages d'un rail sur l'autre.

Beaucoup de planches en mousse ont en outre le tail (arrière) trop épais et sans bords de fuite, et dérapent au bottom turn lorsque un surfeur un peu confirmé exerce sa poussée en bas de vague.

D'autres planches au contraire ont le rail tellement pincé qu'il a tendance à planter dans l'eau lorsque la vague est molle, occasionnant perte de vitesse et chutes.
 

La planche aux dérives en spaghetti


Pour des raisons de sécurité, les dérives des planches en mousse sont en plastique mou, à bords arrondis, et sont parfaites pour l'usage qu'en ont des surfeurs dans leurs premières années d'apprentissage.

Par contre, un surfeur de niveau avancé exerce des poussées importantes sur ses appuis, surfe des vagues plus grosses et verticales et pour ce dernier, il sera intéressant de surfer des dérives plus rigides.

La plupart des planches en mousse sont équipées de dérives à fixation à vis. Certaines planches en mousse toutefois sont équipées d'un système de type FCS permettant de recevoir tous types de dérives, molles aussi bien que dures.

Or, une dérive, si elle ne doit pas trop se déformer, n'a nullement besoin pour autant d'avoir des bords tranchants pour être performante. Ainsi, la dérive FYN est une dérive dure à bords souples, elle combine les avantages des dérives performantes et des dérives molles, en éliminant les risques de coupures.

Une marque dont je ne citerai pas le nom produit des dérives molles aux bords très effilés, ce qui à mon sens, est une aberration en terme de performance comme de sécurité.
 

La planche aux dérives naines


Répondant à la demande de quelques grosses écoles de surf désireuses de stocker le plus de planches possibles dans un espace donné, sont apparues il y a quelques années les dérives naines : effectivement, une planche équipée de mini dérives prend moins de place.
Par contre, passé la toute première phase d'apprentissage, une dérive trop petite induit un manque de stabilité et de tenue de la planche, ce qui est une aberration en terme de performance. Le débutant est en droit d'attendre de sa planche qu'elle soit dotée de dérives de dimensions standards pour faciliter son apprentissage.
 

Hard board et foam board : même combat


Ce n'est pas parce qu'une planche est enrobée d'un revêtement rigide, de résine polyester ou époxy ou plastique dur, qu'elle sera fantastique. En effet, les prix et qualités sont fort variables, dans la qualité des matériaux et de la conception, dans la diversité des formes (le shaper sculpte la planche).

Le shape de la planche croise divers paramètres : longueur, largeur et épaisseur de la planche, répartition des volumes de l'arrière jusqu'à l'avant de la planche. Rocker (courbure dans le sens de la longueur) et concave/convexe (courbure dans la largeur). Pincement ou arrondi des rails (bords de la planche). Forme du tail (arrière de la planche).

Même si désormais les pains de mousse sont taillés par des machines, ce sont à l'origine d'authentiques êtres humains qui ont réalisé les modèles dont les côtes sont à présent rentrées dans l'ordinateur du shaper mécanique. La qualité du glaçage (entoilage de la planche pour rendre le pains de mousse étanche et résistant), encore réalisé par un shaper, va conditionner le poids et la solidité de la planche.

Aussi, le surfeur a besoin, moins d'une belle planche que d'une planche qui marche bien et qui soit adaptée à son niveau, à son gabarit et à sa condition physique !

 

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